Construit
de 1874 à 1879, puis affecté à l'artillerie,
l'emplacement choisi pour construire le Fort du Saint-Eynard
permettait d'assurer plusieurs missions :
interdire des voies d'accès à Grenoble par
les routes du massif de la Chartreuse,
assurer les liaisons télégraphiques avec les
autres forts entourant Grenoble, mais aussi avec Lyon et,
par les Forts Barraux et Montgilbert celles
en direction de la Savoie,
enfin, permettre la surveillance des lointains.
Après
1881, pour permettre l'interdiction des voies d'accès
"défilées", les fortifications
de Grenoble, plus particulièrement celles du St Eynard,
sont complétées par la construction de "batteries"
ou ouvrages détachés du fort lui-même
; c'est ainsi que sont construits ou projetés :
-
sur la face Nord du pic de même nom, la
Batterie du Néron, en charge de
couvrir de ses feux les routes venant de Lyon, au-delà
de Saint Egrève, vers la vallée de l'Isère,
-
sur les flancs Nord du Mont Rachais, la
Batterie du Quichat, ouvrage à même
d'épauler le barrage fait par le fort du St
Eynard,
-
puis au-dessus de Sassenage, au lieu-dit "Les
Engenières", l'ensemble ci-avant
se devait d'être complété par
un ouvrage ayant pour but de croiser ses tirs avec
ceux de la Batterie du Neyron, projet qui finalement
ne fut jamais réalisé,
-
enfin, nous sommes alors en 1897, et trouve-t-on,
joint au procès-verbal de la conférence
du 23 octobre 1897, sis a l'Ouest du fort, le projet
de deux plate-formes d'artillerie, externes,
avec niches à projectiles, et pour les gargousses,
magasin de consommation journalière.
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Ces
batteries restèrent dans le domaine militaire jusqu'après
la guerre de 1914-18 ou elles servirent paraît-il
- même si aucun document officiel ne figure à
ce titre dans les archives du Génie - de dépôt
de prisonniers de guerre, mais cela eut pu être possible
pour de courts séjours destinés à en
assurer leur entretien ?
Après
la dernière guerre, rachetées par la ville
de Grenoble, elle les cède rapidement aux communes
sur lesquelles elles se trouvent.
Puis
bien évidemment, sans projet pour les conserver,
sans entretien
, elles sont soumises aux déprédations,
au vandalisme
, la nature reprend ses prérogatives,
aussi disparaîtront-elles bientôt absorbées
par la végétation.
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